Terreur spirituelle - Photo by LoboStudio Hamburg on Unsplash |
Il y a des jours ainsi atroces, où l’orage gronde, où la douleur s'obstine à ne rien lâcher pas, où la souffrance s’agrippe fermement, où le chagrin se déchaîne. Des jours où l’on souhaite un éclaircie, où l’on désire que le beau temps revienne subitement, où l’on espère se libérer d’un poids tellement lourds qu’il est devenu difficilement supportable.
Supporter, encaisser, endurer, se laisser foudroyer, tout
cela en quelques heures. N’opposer aucune résistance. Accepter de subir. Pas
par lâcheté. Ni par faiblesse. Subir parce qu’il est vain de protester, d’expliquer,
de justifier, de prouver, de démontrer, de prétexter, de se dresser. Attendre que la vie, à
cet instant, finisse d’houspiller. Ses reproches sont lénifiants. Mais il faut
les accepter, car elle a raison et on n’est pas des papelards et on n’apprécie
pas les pantalonnades.
En même temps, se dire qu’un jour tout changera, se
promettre qu’un jour le bonheur se présentera, se persuader qu’une vie n’est
pas figée mais qu’elle est une succession de scènes, évoluant d’un état
terrifiant à un dénouement heureux.
Haleter à cause d’un irrépressible sentiment d’impuissance, s’efforcer
de respirer par-dessus une bouillonnante rage intérieure, suffoquer de haine, une
haine contre ce qui a été et ce qui est, s’efforcer à serrer encore plus des
poings déjà serrés très fort. Le moral chavire, la sérénité est happée par les abysses, l'esprit coule dans l'horreur de l'abîme. Soudain, ne plus rien ressentir. Tout est blanc. Tout
est vide. Tout est néant. Le coeur devient raide comme une planche épaisse sans âme. Plus un seul mouvement. On a touché le fond.
Et puis, subitement, l’espérance et la joie reviennent dans
ce cœur meurtri. Le cœur se remplit de couleur. Le sourire Cette impression rassérène.
Balthazar peut s’endormir paisiblement.
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