Round 3 : va-t’en misère !


Photo : Pixabay - David Mark

Pour Balthazar, c’est une nouvelle vie qui commence. Il est plus précisément au 3ème round de sa vie. Le 1er round a eu lieu durant son enfance et son adolescence sur une ville côtière de son pays. Le 2ème round s’est déroulé dans la capitale de son pays qu’il a rejointe dés ses 18 ans. C’est cette deuxième étape de sa vie qui le fait actuellement le plus souffrir. S’il pouvait, il aurait aimé ne pas avoir fait le choix qui l’a poussé sur cette voie incarnant le mal et la dépravation dans toute leur splendeur : celle de l’inconscience, de l’irresponsabilité, du mensonge, de l’hypocrisie, de la trahison, de l’infidélité, d’une vie sexuelle débridée, du libertinage, de l’alcool, de la drogue douce, de l’irrespect, de la vie nocturne, des boîtes de nuit. Entre 18 et 27 ans, c’est ainsi que Balthazar a vécu. Tel a été son lot quotidien. À l’époque, il en était fier. Il s’en est ensuite mordu les doigts, car cette vie l’a plongé un temps dans la misère.

  • Investissement immobilier et constitution d'une épargne


Aujourd’hui, il a remonté la pente et il mange à sa faim. Mais il est déterminé à  aller encore plushaut, à amasser le plus d’argent. Le plus urgent, pour l’heure, est de réussir à acquérir son premier bien immobilier. Pour Balthazar, sa préoccupation majeure tourne autour de ses finances. Il ne veut plus se sentir humilié, il ne veut plus ressentir cette impression de n’être qu’un vaurien, un perdant, un individu dont on a honte et que l’on préfère ignorer.

  • Une mémoire endommagée

Durant les années où il a enchaîné les fêtes et celles où il a vécu dans le dénuement le plus total, il a fait beaucoup de mal à son corps. Il y a encore peu, il avait une mémoire défaillante : ses trous mnésiques étaient fréquents, il perdait ses mots et était incapable de se souvenir de ce qu’il apprenait par la lecture ou les magazines à la télévision. Il a toutefois réussi à atténuer ce problème de mémoire.  Ce qui l’étonne c’est qu’il a peu de souvenir de ce qu’il a vécu durant le 2ème round. Il se souvient grosso modo de cette période. Mais, les précisions lui manquent, les détails font défaut dans son esprit et il est incapable de se remémorer des nombreuses personnes qu’il a côtoyées ou qu’il a rencontrées occasionnellement sur cette période. Thomas CLUZEL a fait sur France Culture un magnifique exposéconcernant l’oubli. Bien sûr, Balthazar n’a pas perdu une miette du podcast qui accompagne l’explication.

  • Le passé voilé

Le fait est que la lucidité, la prise de conscience soudaine qu’il expérimente à l’heure actuelle lui donne l’impression de se réveiller d’un état second après avoir été affreusement ivre un bon moment, après plusieurs jours de cuite en affilés. Il ne comprend pas pourquoi a-t-il accepté de se laisser autant aller durant près d’une dizaine d’années. Il essaie de comprendre, mais n’y arrive pas. Concernant cette époque, c’est pratiquement le flou dans son intellect. Chaque fois qu’il tente de trouver une explication, il lui semble qu’un épais brouillard s’abat sur sa pensée.

  • Un cyclone destructeur


Ces 10 années de débauche lui rappellent une violente tornade qui s’empare d’une frêle cabane et l’élève dans des hauteurs inimaginables au moyen d’un puissant tourbillon de vent avant de la laisser retomber à terre de toutes ses forces. Mais, par miracle, la cabane ne s’écrase pas. Et pourtant, durant son envol elle aurait dû être fragilisée davantage : au cœur du tourbillon, la cabane tournait sur elle-même comme un tourniquet, au contact d’une bourrasque vigoureuse, se lance dans un mouvement rotatif effréné. Une fois revenue sur le sol, la cabane est affreusement endommagée mais demeure dressée.

  • Un nouveau départ


La cabane c’est lui, Balthazar, qui a pris la décision de se relever après être « tombé plus bas que la poussière » comme le crie avec éloquence Florent Pagny. La tornade c’est ce mode de vie qu’il avait adopté après ses 18 ans. Il a fallu alors se reconstruire petit à petit. Il y est parvenu. Maintenant, il est à un nouveau carrefour. Il est décidé à prendre la direction de la réussite, une destination qu’il a ratée en raison de son inconséquence en 2000. À présent, il est encore tout secoué, mais il a quand même pu reprendre ses esprits et a même commencé à mettre en œuvre une stratégie pour parvenir à ses fins.

  • Mauvaise influence


La différence entre son état d’esprit actuel et celui qui dirigeait son comportement quelques années auparavant l’a amené à une conclusion : 2 êtres, 2 personnalités en totale opposition cohabitent dans sa pensée, sont en conflit au sein de son mental, sont en guerre dans son âme. L’une est le mal et l’autre est le bien. Le mal a remporté la bataille depuis 2000 et jusque vers 2011-2012. Le bien a ensuite repris le dessus. Barltazar est décidé à ne plus laisser partir le bien : il veillera à ce qu’il soit à jamais victorieux.

  • Respect et amour pour les parents


Ce qui l’a poussé vers cette envie inébranlable de réussir, c’est aussi ce que ses parents ont traversé et dont il a été témoin. À plusieurs reprises, il les a vus se courber, s’abaisser pour essayer d’obtenir des autres de quoi améliorer le quotidien de la famille. À son grand étonnement, s’il a oublié une bonne partie de ce qu’il a vécu durant sa période d’inconscience, en revanche, sont restées ancrées au plus profond de sa mémoire toutes les scènes durant lesquelles ses parents ont fait fi de leur honneur, de leur dignité et de leur fierté pour pouvoir recevoir de quoi nourrir, vêtir et éduquer sa sœur et lui. Il y a ces choses qui lui font extrêmement honte (comme son infidélité de jadis), et ces choses qui le blessent atrocement. C’est le cas de ce qui est arrivé à ses parents. Exclus, moqués,  méprisés, objets de dédain : c’est ainsi qu’il voit son papounet et sa maman adorée.

  • Formatage



Il ne peut souffrir la mémoire de ce père et de cette mère en position de demandeurs auprès de nantis afin de subvenir aux besoins de la maisonnée. Pour lui, c’est une perpétuelle et douloureuse blessure qui infecte aussi bien son cerveau que son cœur. Chaque fois que ces choses blessantes reviennent hanter son esprit, s’emparer de ses pensées, en serrant ses points, il se dit : « plus jamais ça » ! Balthazar ne veut plus être spectateur  de ce qu’il ressent comme une humiliation et génère en lui une violente gêne psychologique ainsi qu’un inconfort émotionnel. Tout doit changer !

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