Argent

Ce n'est que de l'argent, ce n'est rien  au regard de l'infinité du temps,  de l'éternité. Le matériel est condamné à l'evanescence. Il est furtif. Il n'est qu'impermanence. Je comprends votre frustration face à ma réaction. Cependant, permettez-moi d'expliquer mon point de vue inspiré par la philosophie zen.

Dans le zen, on enseigne que l'attachement aux biens matériels est source de souffrance. L'argent et les possessions sont éphémères par nature. Ils vont et viennent au fil de notre existence. S'y accrocher ne fait que nous enchaîner à des préoccupations futiles et nous éloigne de l'essentiel.

Face à l'immensité de l'univers et à l'échelle de l'éternité, ces quelques millions perdus paraissent dérisoires. Notre passage sur Terre est si bref. Pourquoi le gâcher en ruminant cette perte ? Mieux vaut accepter sereinement les aléas de la vie, aussi douloureux soient-ils sur le moment.

En lâchant prise sur cet argent envolé, je me libère de son emprise et de la négativité qu'engendrerait une bataille juridique. Je préfère consacrer mon énergie à cultiver la paix intérieure, la compassion, la gratitude pour ce que j'ai, le détachement. Ces valeurs immatérielles constituent la vraie richesse selon le zen.

Mon choix ne plaira pas à tous mais il reflète un cheminement spirituel et philosophique sincère. J'aspire à vivre en accord avec l'enseignement du Bouddha : ne pas s'attacher à ce qui est impermanent afin de s'ouvrir à la sagesse, à la sérénité.

Même si mon attitude vous déconcerte, j'espère que vous la comprendrez. Au-delà des apparences, elle exprime une quête de sens et de liberté intérieure à laquelle j'accorde plus d'importance qu'à ces millions volatilisés.

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