Vénération de la lune

 Plusieurs civilisations et peuples à travers l'histoire ont en effet vénéré la Lune comme une divinité ou lui ont accordé une place importante dans leurs croyances et mythologies :

  • Dans l'Égypte ancienne, le dieu Khonsou était une divinité lunaire, souvent représenté avec un croissant de lune sur la tête.
  • Pour les Grecs anciens, Séléné était la déesse personnifiant la Lune, soeur d'Hélios (le Soleil).
  • Dans la mythologie romaine, l'équivalent de Séléné était Luna, déesse de la Lune.
  • De nombreuses civilisations précolombiennes d'Amérique centrale et du Sud, comme les Mayas, les Aztèques et les Incas, avaient des divinités lunaires importantes dans leurs panthéons.
  • Dans les mythologies nordiques et germaniques, la Lune était personnifiée par le dieu Máni.
  • Le shintoïsme japonais inclut Tsukuyomi, dieu de la Lune et de la nuit.
  • En Chine ancienne, la Lune était associée à la déesse Chang'e, et la fête de la mi-automne lui est dédiée.
  • De nombreux peuples aborigènes d'Australie ont des récits du "temps du rêve" impliquant la Lune.

Donc la vénération et la personnification de la Lune comme une divinité est un thème récurrent dans de nombreuses mythologies à travers le monde, témoignant de la fascination constante des humains pour cet astre. La Lune a inspiré de multiples légendes, rites et croyances.


Dans l'Égypte ancienne, Khonsou était le dieu de la Lune, fils d'Amon et de Mout. Il faisait partie de la triade de Thèbes avec ses parents. Khonsou était représenté comme un homme avec une tête de faucon surmontée d'un croissant de lune et d'un disque solaire. On lui attribuait le pouvoir de déterminer les cycles du temps et il était invoqué pour ses capacités de guérison, notamment des maladies mentales. Son nom signifie "le voyageur", une référence au voyage nocturne de la Lune dans le ciel.

Chez les Grecs anciens, Séléné était la déesse titanesque personnifiant la Lune. Fille des titans Hypérion et Théia, elle était la soeur d'Hélios (le Soleil) et d'Éos (l'Aurore). Séléné était dépeinte comme une belle femme portant une couronne en forme de croissant et chevauchant un char d'argent tiré par deux chevaux à travers la nuit. Elle était aussi parfois représentée avec de grandes ailes. Selon certains mythes, elle tomba amoureuse du berger Endymion et demanda à Zeus de lui accorder un sommeil éternel pour pouvoir le contempler à jamais.

Dans la mythologie romaine, Luna était l'équivalent de Séléné. Elle était la fille d'Hypérion et la soeur de Sol (le Soleil). Luna conduisait également un char à travers le ciel nocturne, mais tiré par des taureaux blancs. Elle était parfois assimilée à Diana, déesse de la chasse, qui était aussi associée à la Lune. Le mot "lune" en français vient d'ailleurs du latin "luna".

Les civilisations précolombiennes d'Amérique centrale et du Sud accordaient une grande importance aux divinités lunaires. Chez les Mayas, Ixchel était la déesse de la Lune, de la médecine, des accouchements et du tissage. Elle était représentée comme une vieille femme versant de l'eau d'un vase, symbolisant son contrôle sur les pluies. Son époux était Itzamna, dieu du Soleil et des cieux. Les Aztèques vénéraient Tecciztecatl, dieu de la Lune, qui selon leurs mythes se serait sacrifié dans un brasier pour devenir la Lune. Les Incas considéraient la Lune, appelée Mama Killa, comme la femme du Soleil et la mère de la civilisation inca. Des offrandes lui étaient faites, surtout des objets en argent, métal qui lui était associé.

Dans les mythologies nordiques et germaniques, Máni était le dieu personnifiant la Lune. Selon l'Edda de Snorri, Máni et sa soeur Sol (le Soleil) furent placés dans le ciel par les dieux pour conduire des chariots contenant la Lune et le Soleil, créés à partir d'étincelles jaillissant du monde ardent de Muspellheim. Máni était poursuivi à travers les cieux par le loup Hati, qui devait l'engloutir à la fin des temps lors du Ragnarök.

Au Japon, le dieu shinto de la Lune se nomme Tsukuyomi. Né du miroir de la déesse du soleil Amaterasu, il règne sur le monde de la nuit. Selon le Kojiki, recueil des mythes fondateurs du Japon, Tsukuyomi fut envoyé par Amaterasu pour représenter les cieux lors d'un banquet organisé par Uke Mochi, déesse de la nourriture. Mais lorsqu'il vit Uke Mochi cracher de la nourriture, il fut dégoûté et la tua. Cela provoqua la colère d'Amaterasu qui refusa dès lors de le voir, expliquant la séparation du jour et de la nuit.

En Chine, la déesse lunaire Chang'e est au cœur de la fête de la mi-automne. Selon la légende, elle était l'épouse de l'archer Yi, qui reçut l'élixir d'immortalité de la part de la Reine Mère de l'Ouest. Chang'e but l'élixir pour l'empêcher de tomber entre de mauvaises mains et s'envola vers la Lune où elle demeure depuis, dans un palais de jade avec un lapin de jade, préparant l'élixir d'immortalité. C'est pourquoi des gâteaux de lune sont consommés lors de la fête, et que la pleine lune y est contemplée.

Beaucoup de peuples aborigènes d'Australie ont des récits sur la Lune issus du "temps du rêve", période mythique de la création. Par exemple, dans le centre de l'Australie, un mythe raconte que la Lune fut créée lorsqu'un homme lança un boomerang qui se coupa en deux et dont une moitié s'éleva dans le ciel. Dans le nord-est, on dit que la Lune est un homme victime d'un sort qui le fait maigrir (décroître) puis regrossir (croître) perpétuellement. Dans une autre histoire, la Lune est une femme qui tombe amoureuse d'un homme sur Terre et descend du ciel pour le rejoindre.

Ces diverses croyances montrent que la Lune a été une source constante d'inspiration et un sujet de vénération pour l'humanité à travers les âges. Ses phases changeantes, sa lumière mystérieuse, son contraste avec le Soleil ont nourri les mythes et les rites dans les civilisations du monde entier.

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