Mal être et mal être existentiel

Le mal-être existentiel

C'est un sentiment profond d'insatisfaction, d'anxiété et de perte de sens par rapport à sa propre existence et à la condition humaine en général. C'est une forme de détresse psychologique qui amène à s'interroger sur le sens de la vie, sa place dans l'univers et le but de son existence.

Voici quelques manifestations concrètes du mal-être existentiel :

1. Un sentiment d'absurdité et de non-sens : la personne a l'impression que la vie n'a pas de signification profonde, que tout est vain et dépourvu de sens. Par exemple, elle peut se demander pourquoi se lever chaque matin pour aller travailler si tout cela semble absurde et futile.
2. Un questionnement identitaire : la personne s'interroge sur qui elle est vraiment, quel est son rôle, ce qui définit son identité au-delà des masques sociaux. Elle peut avoir l'impression de ne pas se connaître ou de jouer un rôle qui ne lui correspond pas.
3. Une perte de repères et de valeurs : les certitudes vacillent, les croyances et les valeurs qui donnaient du sens s'effritent, laissant un grand vide et une perte de direction. La personne ne sait plus à quoi se raccrocher.
4. Une solitude et un isolement existentiel : même entourée, la personne se sent seule face aux grandes questions existentielles. Elle a l'impression que personne ne peut vraiment la comprendre dans ces questionnements profonds.
5. Une angoisse face à la mort et au temps qui passe : la conscience aiguë de sa propre finitude, de la brièveté de l'existence, peut générer une grande anxiété. La perspective de la mort rend tout vain.
6. Une perte de vitalité : ce mal-être existentiel s'accompagne souvent d'une grande lassitude, d'une perte d'élan vital et de joie de vivre. Plus rien n'enthousiasme vraiment.

Le mal-être existentiel peut se manifester à différents moments de la vie, souvent lors de périodes de transitions ou de remises en question (adolescence, crises de milieu de vie, deuils, etc.). Il est normal de traverser des questionnements existentiels. Mais quand le mal-être devient envahissant et durable, il est important d'en parler, d'être accompagné pour retrouver du sens.

Pour y faire face, plusieurs pistes sont possibles : une psychothérapie pour mettre des mots sur ce mal-être et trouver de nouveaux repères, une quête spirituelle personnelle, un engagement dans des causes qui nous tiennent à cœur, des activités créatives et artistiques pour s'exprimer, le contact avec la nature pour se reconnecter à l'essentiel, des liens authentiques pour se sentir moins seul...

Il s'agit de trouver SA voie, SON sens, à son rythme, avec bienveillance envers soi-même dans cette difficile quête existentielle qui fait partie de la condition humaine. Accepter le questionnement tout en cherchant des lumières.

Le mal-être existentiel est une forme spécifique de mal-être

Il se distingue du mal-être en général.

Le mal-être au sens large est un état de souffrance psychologique, un sentiment général de ne pas se sentir bien, d'être insatisfait de sa vie. Cela peut avoir de nombreuses causes : difficultés relationnelles, problèmes de santé, stress, anxiété, dépression, etc. Le mal-être peut être situationnel, lié à des circonstances de vie difficiles.

Le mal-être existentiel, lui, est plus profond et plus philosophique. Il ne découle pas nécessairement de circonstances extérieures défavorables, mais plutôt d'un questionnement intérieur sur le sens même de l'existence. Une personne peut avoir une vie qui semble parfaite de l'extérieur (travail, famille, amis, santé...) et pourtant ressentir un vide intérieur, une perte de sens, une angoisse métaphysique.

Le mal-être existentiel touche à des questions fondamentales : Pourquoi suis-je là ? Quel est le sens de la vie ? Quelle est ma place dans l'univers ? Qu'y a-t-il après la mort ? etc. C'est une remise en question profonde de son identité et du sens de son existence, qui peut générer une grande détresse.

Bien sûr, mal-être général et mal-être existentiel peuvent se rejoindre et s'entremêler. Un mal-être existentiel peut déclencher ou aggraver un mal-être général (anxiété, dépression...). Inversement, un mal-être général prolongé peut conduire à une remise en question existentielle.

Mais le mal-être existentiel a cette spécificité de toucher à des questions universelles et métaphysiques, au-delà des simples circonstances de vie. Il relève plus de la quête de sens que de la simple gestion des difficultés du quotidien. C'est une crise existentielle plus qu'une crise situationnelle.

Traiter un mal-être existentiel nécessite donc souvent une approche différente, plus philosophique et introspective, pour retrouver du sens et un ancrage dans l'existence. C'est tout un cheminement intérieur à faire, au-delà de la simple résolution de problèmes concrets.

Le mal-être au sens large

C'est un état de souffrance psychologique qui peut se manifester de diverses manières et impacter significativement la vie de la personne qui en souffre.

Manifestations et ressentis 

• Tristesse, morosité, perte de joie de vivre
• Anxiété, stress, tensions intérieures
• Perte d'énergie, fatigue, lassitude
• Perte d'intérêt et de motivation pour les activités habituelles
• Difficultés de concentration et d'attention
• Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
• Troubles de l'appétit (perte d'appétit ou grignotage excessif)
• Irritabilité, crises de larmes
• Sentiment de dévalorisation, perte d'estime de soi
• Pensées négatives, voire pensées suicidaires dans les cas les plus graves

Impact sur la vie quotidienne 

Le mal-être peut rendre difficile le fonctionnement au quotidien. La personne peut avoir du mal à assumer ses responsabilités professionnelles, familiales et sociales. Elle peut s'isoler, se replier sur elle-même, éviter les interactions sociales. Ses relations peuvent en pâtir. Le mal-être peut aussi conduire à des comportements néfastes (alcool, drogues, conduites à risque...) ou à un désinvestissement général.

Quand parle-t-on de dépression ?

La dépression est un trouble psychique caractérisé par une tristesse intense et durable, une perte de plaisir et une baisse d'énergie. On parle de dépression quand les symptômes sont suffisamment nombreux, intenses et durables (au moins 2 semaines) et qu'ils entravent significativement le fonctionnement de la personne. La dépression est une forme de mal-être particulièrement profonde qui nécessite une prise en charge spécifique.

Comment s'en sortir ?

• En parler, ne pas rester seul avec sa souffrance. Se confier à des proches, consulter un professionnel (médecin, psychologue, psychothérapeute).
• Prendre soin de soi, de son corps et de son esprit. Adopter une hygiène de vie saine (sommeil, alimentation, activité physique douce).
• S'accorder des moments de détente, de plaisir, même simples.
• Identifier ses pensées négatives et essayer de les nuancer, de les remettre en perspective.
• Se fixer des objectifs simples, des petits pas à franchir jour après jour.
• Dans les cas de dépression, un traitement médical (antidépresseurs) peut être nécessaire en complément d'une psychothérapie.

Le deuil, un facteur de mal-être ? 

Oui, le travail de deuil suite à la perte d'un être cher est une période de grande vulnérabilité psychologique qui peut tout à fait mener à un mal-être général. La personne en deuil traverse des émotions intenses (tristesse, colère, culpabilité...) et doit réaménager sa vie sans l'être aimé, ce qui peut être très déstabilisant et douloureux. Si le processus de deuil se complique (deuil pathologique), il peut basculer dans un véritable état dépressif qui nécessite un accompagnement particulier. Mais même un deuil "normal" est une période de fragilité et de mal-être qui peut durer longtemps et dont il faut prendre soin, avec patience et bienveillance envers soi-même. Le mal-être, qu'il soit existentiel ou général, est une expérience difficile mais qui peut aussi être l'occasion d'un renouveau, d'une réflexion sur soi et sur sa vie, pour en ressortir grandi et plus apaisé. Mais cela demande du temps, un cheminement intérieur et souvent un accompagnement bienveillant.