Pourquoi ai-je fait ça ?

On fait parfois des choses que des années plus tard on trouve incompréhensible. On a l'impression que lorsqu'on l'a fait on n'était pas maître de nous même, qu'il y a eu un passage à blanc. 

Un homme en plein désarroi portant une chemise claire et des bottes, assis sur une falaise rocheuse, admirant la vue panoramique sur une vaste vallée en dessous.
Un homme pensif en chemise claire, assis sur une falaise, profitant de la vue panoramique sur la vallée.


Point de vue d'un psychologue

Du point de vue d'un psychologue, cette réflexion met en lumière le concept de dissonance cognitive et la complexité de la mémoire et de l'autoperception. Lorsque nous agissons de manière qui semble incompréhensible rétrospectivement, cela peut être dû à un conflit entre nos actions et nos valeurs ou croyances actuelles. La dissonance cognitive se produit lorsque nous devons justifier ou rationaliser un comportement passé qui ne correspond plus à notre compréhension de nous-mêmes.


La mémoire n'est pas une archive fidèle de nos expériences, mais plutôt un processus reconstructif influencé par nos émotions, nos croyances actuelles et notre contexte. Ainsi, il est possible que nous réinterprétions nos actions passées d'une manière qui nous semble maintenant incompréhensible ou étrangère.


Point de vue d'un psychiatre

Pour un psychiatre, cette réflexion pourrait évoquer des états dissociatifs ou des épisodes de déréalisation et de dépersonnalisation. Ces conditions peuvent amener une personne à se sentir détachée de ses actions, comme si elle n'était pas pleinement consciente ou en contrôle de ses comportements à ce moment-là. Ces épisodes peuvent être déclenchés par un stress intense, des traumatismes ou des conditions psychologiques sous-jacentes telles que le trouble dissociatif de l'identité.


De plus, il est important de considérer les facteurs neurobiologiques qui peuvent influencer le comportement et la perception de soi. Les fluctuations des neurotransmetteurs, les troubles de l'humeur ou les pathologies comme la schizophrénie peuvent également mener à des comportements que l'on ne comprend pas plus tard. Ces épisodes peuvent sembler comme des "passages à blanc" où la personne n'a pas une continuité claire de conscience et de contrôle.


Conclusion

Que ce soit par la dissonance cognitive ou des états dissociatifs, cette réflexion souligne la complexité de l'esprit humain et comment nos perceptions et interprétations de nos propres actions peuvent évoluer au fil du temps. Les psychologues et les psychiatres apportent des perspectives complémentaires pour comprendre ces phénomènes, chacun mettant l'accent sur différents aspects de la cognition, de l'émotion et de la neurobiologie.

Point de vue de la personne qui souffre de cet état 

Du point de vue de la personne qui souffre de cet état, le sentiment d'avoir agi de manière incompréhensible dans le passé peut être profondément perturbant. Cette personne peut ressentir un mélange de confusion, de culpabilité et de détresse en tentant de réconcilier ses actions passées avec son identité actuelle. Voici quelques aspects de ce vécu :


Confusion et incompréhension 

La personne peut se demander comment elle a pu agir d'une manière qui lui semble maintenant complètement étrangère. Cette confusion peut entraîner un doute sur sa propre identité et stabilité mentale, renforçant un sentiment de malaise.


Culpabilité et honte 

En repensant à ces actions passées, la personne peut éprouver de la culpabilité ou de la honte, surtout si ces actions ont eu des conséquences négatives pour elle-même ou pour les autres. Elle peut se reprocher de ne pas avoir été en contrôle ou d'avoir manqué de jugement.


Dissociation et détachement 

La sensation d'un "passage à blanc" peut suggérer une dissociation, où la personne se sent déconnectée de ses émotions et de ses actions passées. Ce détachement peut aggraver la difficulté à comprendre et à intégrer ces expériences dans une narration cohérente de soi.


Recherche de sens et de compréhension 

Pour tenter de comprendre ces comportements, la personne peut se lancer dans une introspection approfondie ou chercher de l'aide professionnelle. Elle peut essayer de relier ces actions à des contextes de stress, de traumatisme ou d'autres facteurs externes pour trouver une explication qui ait du sens.


Anxiété et peur de récidive 

Il peut y avoir une anxiété sous-jacente liée à la peur que de tels épisodes se reproduisent. La personne peut craindre de perdre à nouveau le contrôle ou de se retrouver dans des situations similaires sans en comprendre les déclencheurs.


Stratégies de coping

Pour faire face à cet état, plusieurs stratégies peuvent être utiles :


Thérapie

 Travailler avec un psychologue ou un psychiatre peut aider la personne à explorer et à comprendre ces expériences passées. La thérapie peut offrir des outils pour gérer la culpabilité, la honte et l'anxiété.


Mindfulness et ancrage 

Les techniques de pleine conscience peuvent aider à rester ancré dans le présent et à réduire le sentiment de détachement ou de dissociation. Cela peut également améliorer la conscience de soi et le contrôle émotionnel.


Support social 

Parler à des amis ou à des proches de confiance peut offrir un soutien émotionnel et une perspective extérieure, aidant à alléger le poids de la culpabilité et de la confusion.


Journaling 

Tenir un journal peut être une méthode efficace pour traiter les émotions et les pensées, permettant une réflexion plus claire sur les actions passées et les sentiments actuels.


Auto-compassion 

Cultiver une attitude d'auto-compassion, en reconnaissant que tout le monde fait des erreurs et que le passé ne définit pas entièrement qui nous sommes, peut être crucial pour la guérison et la réconciliation avec soi-même.


En adoptant ces stratégies, la personne peut progressivement parvenir à une meilleure compréhension et acceptation de ses actions passées, tout en renforçant sa résilience face aux défis émotionnels actuels.

Commentaires