Après avoir tout perdu, atteint le fond, être à un point où plus rien n'exalte et ne stimule, où tout est ennnuis, c'est le moment de revenir à l'essentiel, à ce qui a toujours stimulé mais que l'on a laissé de côté pour découvrir autre chose. Pour Balthazar cela signifie revenir à son premier amour, à un sujet qui le passionne tant qu'il est capable de ne pas fermer l'oeil durant des jours pour lire et regarder tout ce qui touche ce sujet : la shoah ! C'est quelque chose qui le prend au tripe. Il en a faim. Il en a soif. Il veut savoir encore et encore. Il veut comprendre encore et toujours. C'est une ambiance, une atmosphère, une immersion, une plongée. Un sujet qui le happe, le captive, le capte, comme un aimant.
Balthazar décide alors de se plonger corps et âme dans ce sujet qui le fascine tant. Il se met en quête de toutes les ressources possibles pour nourrir sa soif de connaissance insatiable sur la Shoah.
Sa première étape est de dresser une liste exhaustive de tous les livres, documentaires, films et archives traitant du sujet. Il écume les bibliothèques, les médiathèques, les librairies spécialisées et les sites internet dédiés pour constituer une base documentaire aussi large que possible. Chaque soir, il s'immerge dans ses lectures jusqu'au bout de la nuit, prenant frénétiquement des notes sur les témoignages de survivants, les analyses historiques, les essais philosophiques qui éclairent cet événement sous tous les angles.
Mais Balthazar veut aller plus loin que la théorie. Pour vraiment comprendre, il sent qu'il doit marcher dans les pas de ceux qui ont vécu cette tragédie. Il prend alors contact avec des associations de survivants et se propose comme volontaire pour recueillir leurs récits. Écouter ces voix tremblantes raviver leurs souvenirs douloureux, c'est pour lui comme toucher directement un fragment d'Histoire. Chaque rencontre le bouleverse et l'anime d'une volonté encore plus grande de garder cette mémoire vivante.
Fort de ces témoignages, Balthazar entreprend alors un pèlerinage des lieux de mémoire de la Shoah à travers l'Europe. D'Auschwitz à Treblinka en passant par Dachau et Buchenwald, il arpente les sites des anciens camps, se recueille devant les monuments aux victimes, s'imprègne de l'atmosphère de ces lieux où l'humanité a touché le fond. Chaque visite est une épreuve émotionnelle intense mais aussi un puissant stimulant pour son projet qu'il sent mûrir en lui.
Car peu à peu, une idée a germé dans son esprit : transmettre tout ce qu'il a appris, faire partager son expérience pour que d'autres prennent conscience comme lui de l'importance de ne jamais oublier. Il se lance alors un défi : écrire un livre, mi-enquête historique mi-récit personnel, pour raconter son cheminement, de son désespoir initial à sa renaissance par l'étude de la Shoah. Pendant des mois, il s'attelle à sa tâche avec une détermination renouvelée, noircissant des pages et des pages pour tenter de trouver les mots justes.
Lorsqu'il pose enfin la plume, Balthazar a le sentiment du devoir accompli. Son livre est là, témoin de son parcours autant que de celui des victimes et des survivants de la Shoah dont il se fait passeur de mémoire. En le tenant entre ses mains, il réalise que cet ouvrage n'est pas une fin en soi mais un début. Le début d'une nouvelle mission qu'il se donne : continuer, encore et toujours, à éduquer, alerter, sensibiliser sur cet événement fondateur. Pour que plus jamais cela ne se reproduise.
Il en fait le serment solennel en se recueillant une dernière fois devant le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris. Sa quête a trouvé son sens ultime. Sa vie aussi. Lui qui pensait avoir tout perdu a en fait tout retrouvé dans les leçons de vie et d'humanisme que les victimes lui ont enseignées par-delà la mort. Il peut maintenant avancer, avec cette flamme en lui qui ne s'éteindra plus.
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