La dissection de l’artère carotide est considérée comme l’une des principales causes de sténose carotidienne non athéromateuse. Elle se caractérise par la formation d’un déchirement au sein de la paroi artérielle, lequel permet au sang de s’infiltrer et de former un hématome entre les couches internes de la paroi.
Voici les points clés qui expliquent ce phénomène et son lien avec la sténose carotidienne :Mécanisme de la dissection
La paroi d’une artère est constituée de plusieurs couches : l’intima (couche interne), la média (couche musculaire) et l’adventice (couche externe). En cas de dissection, un déchirement de l’intima ou de la média se produit. Le sang s’infiltre alors dans l’espace créé par ce déchirement et forme un hématome intramural. Cet hématome intra-pariétal peut comprimer la lumière de l’artère, réduisant ainsi le calibre (diamètre) par lequel le sang circule.
Formation d’une sténose
L’accumulation de sang dans la paroi épaissit cette dernière, ce qui entraîne un rétrécissement plus ou moins marqué de la lumière artérielle, c’est-à-dire une sténose. Selon la gravité de la dissection (extension de l’hématome et degré de décollement de la paroi), la sténose peut être légère, modérée ou sévère. Dans certains cas, la dissection peut même évoluer jusqu’à l’occlusion complète de l’artère.
Facteurs déclenchants
La dissection peut se produire spontanément (souvent liée à la fragilité des vaisseaux, à des anomalies congénitales ou à des maladies du tissu conjonctif). Elle peut aussi être déclenchée par un traumatisme, qu’il soit important (accident de la route, choc violent au cou) ou plus discret (manipulations cervicales, mouvements brusques du cou lors de certaines activités sportives, etc.). Des facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension artérielle, par exemple) peuvent également fragiliser la paroi artérielle et favoriser l’apparition d’une dissection.
Tableau clinique et complications
La dissection carotidienne peut se manifester par des douleurs cervicales ou faciales, souvent unilatérales, parfois associées à un syndrome de Claude Bernard-Horner (ptosis, myosis, anhidrose). Le risque le plus préoccupant est la survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’un accident ischémique transitoire (AIT). La sténose, en réduisant l’apport sanguin, et la formation de micro-embolies (caillots) à partir du site de dissection peuvent tous deux altérer la circulation cérébrale.
Diagnostic et prise en charge
Le diagnostic de dissection carotidienne repose le plus souvent sur l’imagerie médicale, comme l’échographie-Doppler cervicale, l’angio-IRM ou l’angio-scanner, qui mettent en évidence l’hématome intramural et/ou la sténose. Le traitement associe généralement une prise en charge médicale (anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires pour prévenir la formation de caillots) et une surveillance rapprochée de l’évolution de la dissection. Dans de rares cas ou en cas de complications sévères, une intervention endovasculaire (stent) ou chirurgicale peut être envisagée.
Différence avec l’athérosclérose
Contrairement à l’athérosclérose, qui est un processus chronique lié au dépôt de plaques d’athérome (lipides, cellules inflammatoires, tissu fibreux), la dissection carotidienne est un événement souvent aigu et brutal. Cependant, les deux pathologies entraînent un rétrécissement de la lumière artérielle et augmentent le risque d’AVC ischémique.
La dissection carotidienne provoque une sténose en raison de l’hématome qui se forme à l’intérieur de la paroi et exerce une pression sur la lumière du vaisseau. Cette cause de sténose, moins fréquente que l’athérosclérose, n’en demeure pas moins potentiellement grave et nécessite une prise en charge rapide pour éviter les complications neurologiques.
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