Réaction de stress aigu : Que faire dans les premières heures

Le guide immédiat pour ne pas rester seul·e face au choc

Vous tremblez. Vous n’arrivez plus à réfléchir clairement. Votre cœur bat trop vite, vos mains sont moites, le monde semble avoir perdu sa consistance. Quelque chose vient d’arriver — un accident, une nouvelle brutale, une agression — et vous ne savez pas comment réagir.

Ce que vous ressentez n’est pas une « crise de nerfs ». Ce n’est pas de l’hystérie. C’est une réaction normale à un événement anormal. Ce type de réponse s’appelle une réaction de stress aigu, et elle peut frapper n’importe qui, même les plus solides, même ceux qu’on croit « toujours calmes ».
Dans les premières heures, tout peut sembler flou, irréel. Vous pouvez être en état de sidération, pleurer sans raison apparente, ou au contraire agir comme un robot. Cette phase, bien que temporaire, influence la récupération future.

Ici, pas de jargon médical inaccessible. Juste des outils concrets et immédiatement applicables pour traverser les premières heures après un choc. Que ce soit pour vous, ou pour quelqu’un que vous accompagnez.

C’est quoi exactement une réaction de stress aigu ?

C’est une réponse immédiate du corps et du cerveau face à une menace perçue. Elle peut durer quelques heures à quelques jours. Elle se manifeste par :

  • de la sidération (incapacité à réagir, sensation de déconnexion),
  • des symptômes physiques (tremblements, nausées, palpitations),
  • des émotions extrêmes (peur, colère, tristesse, parfois en alternance),
  • une difficulté à parler ou à se souvenir de l’événement.

Ok, concrètement, je fais quoi dans les premières heures ?

✅ 1. Rassurer le corps pour calmer le cerveau

Commencez par la respiration.
Carte de crise : "Inspirez 4 secondes – Retenez 2 – Expirez 6. Faites-le 5 fois. Votre corps n’est pas en danger maintenant, même si votre cerveau envoie un signal contraire."

L’astuce : en rallongeant l’expiration, le nerf vague se trouve stimulé, ce qui ralentit le rythme cardiaque et apaise l’alerte.

✅ 2. Revenir à l’ici et maintenant

Sous stress intense, il arrive de se sentir déconnecté. Essayez cette technique d’ancrage sensoriel en trois étapes :

  • Touchez un objet rugueux ou froid (mur, cuillère, bouteille).
  • Regardez autour de vous et nommez trois objets de couleur vive.
  • Écoutez les bruits ambiants et identifiez deux sons.

Pourquoi ? Parce que cela mobilise le cerveau sur le présent et ralentit l’emballement émotionnel.

✅ 3. Ne pas rester seul·e (mais pas avec n’importe qui)

Parlez à une personne de confiance. Pas besoin de tout raconter. Un simple :
"Je viens de vivre quelque chose de très dur. Est-ce que tu peux rester avec moi un moment, sans poser de questions ?"

À éviter : les personnes qui minimisent ("allez, ce n’est rien") ou dramatisent ("mais c’est horrible !").

✅ 4. Boire de l’eau. Manger quelque chose. Se couvrir.

Ces gestes réactivent le soin de soi et disent au corps : "Je suis vivant·e. Je reprends le contrôle."

✅ 5. Reporter les décisions importantes.

Dans les 24 à 48 heures suivant un choc, le cerveau fonctionne en mode surcharge.
Ne prenez pas de décisions majeures. Accordez-vous une pause.
Notez ce que vous ressentez dans un carnet, cela aide à mettre de la distance.

Et si c’est quelqu’un d’autre qui vit ce stress ?

À dire :
"Tu n’as pas besoin de parler si tu ne veux pas. Je suis là."
"Respire avec moi. On va le faire ensemble."

À éviter : "Calme-toi." ou "Tu dois être fort·e."

Votre rôle : offrir une présence stable, non pas résoudre le problème.

Quand consulter un professionnel ?

Après 72 heures, si la personne :

  • reste complètement bloquée (mutique, figée),
  • a des pensées envahissantes de mort,
  • présente des comportements inhabituels (fugues, violence, etc.),

Prendre contact avec un professionnel de santé permet d’éviter que la situation ne s’installe.

La seule chose à retenir si vous n’avez lu que cette partie

Le corps et le cerveau ont besoin de sécurité et de temps.
Dans les premières heures, il ne s’agit pas de « traiter » le traumatisme, mais de rétablir un minimum de stabilité intérieure. La suite viendra ensuite.

💬 Et vous ?

Une technique vous a-t-elle déjà aidé après un choc ? Ou une chose que vous auriez aimé qu’on fasse pour vous à ce moment-là ?
Partagez-la, pour que d’autres puissent la garder comme ressource précieuse.

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