Secouer une boîte remplie de billes

Fouillis mental - Photo by Andrew Collins on Unsplash

En raison de son travail, Balthazar expérimente très fréquemment une contention d'esprit. Mais sa vie professionnelle est une longue, haute et épaisse façade derrière laquelle se dresse une âme en souffrance. Par exemple, d'autre fois, loin d'une calme concentration, son esprit se met en ébullition, s'échauffe fiévreusement, se tourmente vertigineusement. Lorsque cela se produit, moult pensées jaillissent quasi-simultanément du tronc cérébral pour ensuite aller parcourir à vive allure l'esprit de Balthazar. Elles sont si nombreuses qu'elles finissent par créer dans sa tête un embouteillage infernal, une circulation monstre, encombrée. Des carambolages de souvenirs, de réflexions et de raisonnements se produisent au sein de cet intense trafic qui monopolise le cerveau du malheureux tourmenté. Les pensées s'entrechoquent, se heurtent, se retrouvent en collision. Lorsqu'il est plongé dans cet état psychologique, Balthazar ressent le besoin de pleurer, mais l'accès à cet exutoire lui est refusé par son coeur qui, au même moment, semble s'être vidé de toute émotion. Il suffit d'une discussion, d'une simple remarque, de quelque propos pour que cette tornade mentale prend  forme et s'empare du cerveau de Balthazar.