Plage : doit-on craindre les grandes vagues ?

Les plages où il y a de grandes vagues sont généralement plus dangereuses pour la baignade que celles avec de petites vagues. En effet, de grosses vagues peuvent déséquilibrer et submerger les nageurs, même bons nageurs. Elles rendent aussi plus difficiles de regagner le bord. De plus, les grandes vagues sont souvent associées à de forts courants qui peuvent entraîner vers le large.

En revanche, les petites vagues présentent moins de risques de ce type. Une mer calme n'est pour autant pas sans danger (courants, trous d'eau, etc). Il faut toujours rester prudent.

Les vagues jouent plusieurs rôles :

  • Elles participent au façonnage du littoral (érosion, dépôts de sédiments).
  • Elles permettent de réoxygéner l'eau en surface et brassent les nutriments.
  • Elles sont une source d'énergie renouvelable de plus en plus exploitée.

Les vagues sont dues principalement à l'action du vent qui exerce une friction à la surface de l'eau. Le vent transfère une partie de son énergie à l'eau, ce qui crée des ondulations qui se propagent : les vagues. Leur taille dépend de la force et de la durée du vent, ainsi que de la distance sur laquelle il souffle (le fetch).

Les vagues en elles-mêmes ne protègent pas des noyades ni des courants. Au contraire, elles les rendent plus probables, surtout quand elles sont puissantes. C'est la surveillance par les sauveteurs, le respect des consignes de sécurité et la connaissance des dangers qui permettent de se baigner en sécurité.

En résumé, privilégiez les plages surveillées, respectez les interdictions de baignade, ne vous éloignez pas trop du bord surtout s'il y a de grosses vagues, et en cas de courant, n'essayez pas de lutter frontalement mais nagez parallèlement au rivage. La prudence est de mise à la mer, même si les vagues sont petites.


Les vagues et les ondes sont en effet étroitement liées

Les tsunamis en sont un exemple frappant.

Une onde est une perturbation qui se propage dans un milieu (eau, air, sol...) en transportant de l'énergie sans transporter de matière. Les vagues sont un type particulier d'ondes qui se propagent à la surface d'un liquide, généralement dues au vent comme expliqué précédemment.

Les tsunamis sont aussi des ondes, mais d'un type différent des vagues "classiques". Ce sont des ondes longues (grande distance entre deux crêtes) qui se propagent très rapidement (jusqu'à 800 km/h) et sont créées par un déplacement brutal d'un grand volume d'eau, suite à un séisme sous-marin, un glissement de terrain ou une éruption volcanique par exemple.

En pleine mer, un tsunami ne se remarque quasiment pas car son amplitude (hauteur) est faible malgré son énergie colossale. Mais lorsque le tsunami atteint des eaux moins profondes près des côtes, sa vitesse diminue et son amplitude augmente démesurément, jusqu'à former un mur d'eau pouvant dépasser 30 mètres de haut. C'est là que sa puissance dévastatrice se révèle.

Donc les tsunamis sont bien des ondes, au même titre que les vagues de surface, les ondes sismiques ou encore la lumière et le son. Mais leur mode de génération, leur vitesse de propagation, leur longueur d'onde et leur amplitude en font un phénomène à part, bien plus rare mais aussi beaucoup plus dangereux que les vagues ordinaires.

C'est un exemple de la diversité des ondes qu'on peut rencontrer dans la nature, chacune ayant ses caractéristiques et ses effets propres. Comprendre cette diversité est crucial, notamment pour se prémunir autant que possible des ondes les plus destructrices comme les tsunamis.

Le tsunami de 2004 dans l'océan Indien, déclenché par un puissant séisme de magnitude 9.1 au large de l'Indonésie le 26 décembre, a été l'un des plus dévastateurs de l'histoire moderne. Voici quelques caractéristiques de ce tsunami :

Vitesse de propagation :

  • En eaux profondes, le tsunami s'est propagé à une vitesse avoisinant les 800 km/h, soit la vitesse d'un avion de ligne.
  • Près des côtes, sa vitesse a diminué à environ 45 km/h, ce qui reste très rapide pour une masse d'eau.

Longueur d'onde :

  • En pleine mer, la longueur d'onde (distance entre deux crêtes successives) était très grande, de l'ordre de 200 km.
  • À l'approche des côtes, la longueur d'onde s'est réduite mais restait de plusieurs kilomètres.

Amplitude :

  • Au large, l'amplitude (hauteur entre creux et crête) n'était que d'environ 60 cm, ce qui explique que le tsunami soit passé inaperçu des navires.
  • Mais près du rivage, l'amplitude a atteint par endroits plus de 30 mètres, notamment à Banda Aceh en Indonésie.

Ces caractéristiques expliquent la puissance destructrice de ce tsunami. Les vagues ont touché les côtes de nombreux pays jusqu'en Afrique de l'Est, faisant plus de 220 000 victimes. Des systèmes d'alerte ont depuis été mis en place dans l'océan Indien pour détecter au plus tôt les séismes susceptibles de générer un tsunami et alerter les populations côtières pour qu'elles puissent s'abriter en hauteur. Mais compte tenu de sa vitesse de propagation, un tsunami peut atteindre les zones proches de l'épicentre en quelques dizaines de minutes seulement, ce qui laisse peu de temps pour réagir.

 L'attrait des sports nautiques malgré les risques liés aux vagues

Tout d'abord, les surfeurs, pratiquants de bodyboard, etc., recherchent spécifiquement les grandes vagues pour les sensations qu'elles procurent et les défis techniques qu'elles représentent. C'est le côté "adrénaline" et la dimension sportive qui les motivent. Plus les vagues sont hautes et puissantes, plus le "ride" est considéré comme gratifiant s'il est réussi.

Cependant, les pratiquants expérimentés de ces sports ont une bonne connaissance de l'océan et de ses dangers. Ils savent évaluer les conditions (taille des vagues, courants, fond marin...) et adapter leur pratique en conséquence. Ils respectent aussi généralement des règles de sécurité comme surfer à plusieurs, se méfier de certaines zones à risque, utiliser les équipements adaptés, etc.

De plus, ils ne s'aventurent pas dans n'importe quelles conditions. Au-delà d'une certaine taille de vagues et de puissance, seuls les pratiquants les plus aguerris s'y risquent. Il y a une gradation dans la difficulté et le danger des spots qui correspond généralement au niveau des pratiquants.

Enfin, il faut noter que malgré ces précautions, les accidents (blessures, noyades...) ne sont pas rares chez les surfeurs et assimilés, y compris expérimentés. Le risque zéro n'existe pas et le danger fait partie intégrante de ces sports, ce qui participe aussi à leur attrait pour certains.

Donc si les grandes vagues attirent certains sportifs en quête de sensations et de défis, elles n'en restent pas moins objectivement dangereuses, surtout pour le nageur non préparé et non équipé. C'est pourquoi les zones de baignade et de surf sont généralement bien séparées et délimitées sur les plages.

Voici quelques exemples typiques de zones à risque dont les surfeurs et autres pratiquants de sports de vagues doivent se méfier :

  1. Les zones de rochers : Les rochers affleurant à la surface ou immergés présentent un danger de collision pour les surfeurs. De plus, ils modifient les courants et la forme des vagues, les rendant plus imprévisibles.
  2. Les zones de courants forts : Certains spots sont connus pour leurs courants violents, notamment les courants de retour (rip currents) qui peuvent entraîner même un bon nageur au large. Les surfeurs doivent savoir les repérer et les éviter.
  3. Les zones de fond sablonneux instable : Un fond sablonneux qui se déplace beaucoup avec les courants peut créer des "trous" underwater où le surfeur peut se retrouver piégé s'il tombe de sa planche.
  4. Les embouchures de rivières : Le courant de la rivière entrant dans la mer peut créer des turbulences et des vagues imprévisibles, ainsi que des variations de profondeur dangereuses.
  5. Les zones de fort déferlement (shore break) : Dans ces zones, les vagues se brisent violemment directement sur le rivage, ce qui peut projeter le surfeur sur le sable ou les rochers.
  6. Les zones de foule : Un spot surpeuplé augmente le risque de collision entre surfeurs ou avec des planches perdues. Les débutants sont particulièrement à risque dans ces zones.
  7. Les zones non surveillées : Surfer loin des postes de secours où des sauveteurs peuvent intervenir rapidement en cas de problème augmente les risques.
  8. Les zones de présence de vie marine dangereuse : Certains spots connus pour la présence de requins, de méduses venimeuses, etc., présentent des risques spécifiques.

Les surfeurs expérimentés apprennent à reconnaître et éviter ces zones à risque. Ils se renseignent aussi sur les conditions locales avant d'aller à l'eau (marées, météo, consignes des sauveteurs...). Mais les conditions peuvent changer rapidement, d'où l'importance de rester constamment vigilant et d'être prêt à sortir de l'eau en cas de doute.

La mer considérée comme ayant les vagues les plus impressionnantes au monde est sans doute la mer du Nord, en particulier au large de la côte ouest de l'Europe (Irlande, Royaume-Uni, Norvège...).

La mer du Nord est connue pour ses vagues géantes qui peuvent atteindre 20 à 30 mètres de haut lors de fortes tempêtes hivernales. Ces vagues sont générées par la combinaison de plusieurs facteurs :

  1. Les vents forts et fréquents : La mer du Nord est balayée par des vents puissants, notamment en hiver, qui peuvent souffler sans obstacle sur de grandes distances, générant ainsi de grosses vagues.
  2. La profondeur de l'eau : La mer du Nord est relativement peu profonde (quelques centaines de mètres), ce qui permet aux vagues de gagner en amplitude lorsqu'elles rencontrent le fond.
  3. La forme du littoral : La côte ouest de l'Europe forme un entonnoir qui canalise et concentre l'énergie des vagues.
  4. Les courants marins : Des courants puissants comme le Gulf Stream traversent la mer du Nord et peuvent interagir avec les vagues pour les rendre encore plus grandes.

Ces conditions font de la mer du Nord un spot de choix pour les surfeurs de grosses vagues, mais aussi un environnement très dangereux pour la navigation. Les plateformes pétrolières qui y sont installées doivent être conçues pour résister à ces vagues géantes.

D'autres mers sont également réputées pour leurs grosses vagues, comme la mer de Béring, la mer d'Écosse ou encore la côte sud-ouest de l'Australie. Mais la mer du Nord reste généralement considérée comme la plus impressionnante de toutes en termes de taille et de puissance des vagues.

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