Pourquoi des gens dorment beaucoup lorsqu'ils sont submergés par la tristesse et les soucis ?

Est-ce que les problèmes, sentimentaux et matériels, peuvent décupler l'envie de sommeil ? Ce qui est sûr, c'est que c'est une réponse naturelle du corps et de l'esprit à des niveaux élevés de stress et d'émotion. 

Un courtier en bourse endormi sur une chaise dans la salle des marchés, entouré de collègues en mouvement, illustrant l'épuisement émotionnel et le stress.
Un courtier en bourse endormi au milieu de l'agitation de la salle des marchés


Stress et sommeil : comment l'émotion impacte nos nuits et nos journées

Épuisement émotionnel 

Les émotions négatives intenses, telles que la tristesse, et un stress chronique sont extrêmement épuisantes mentalement et physiquement. Le cerveau et le corps dépensent beaucoup d'énergie pour gérer ces émotions, ce qui donne lieu à une fatigue accrue. Le sommeil permet alors de "s'échapper" temporairement à ces situation et de recharger ses batteries.


Évasion

Le sommeil sert de mécanisme d'évasion, de mécanisme de "cachette", pour ne pas faire face aux problèmes et aux émotions difficiles. Pendant le sommeil, on échappe temporairement à la réalité et aux pensées stressantes. Le fait de rester au lit peut être un moyen d'éviter de faire face aux problèmes et aux émotions difficiles que l'on ressent lorsque l'on est éveillé.


Réparation et régénération 

Le corps utilise le sommeil pour se réparer et se régénérer. Lorsque l'on est stressé ou triste, le corps a besoin de beaucoup de temps de récupération pour traiter les émotions et se rétablir aussi bien physiquement que mentalement.

Dépression

La tristesse prolongée est un des symptômes de la dépression. La dépression engendre des changements dans les habitudes de sommeil. Soit, il y a un besoin accru de sommeil soit, au contraire, des difficultés à s'endormir. En clair, on assiste à une perturbation des rythmes circadiens. Autrement dit, la dépression et l'anxiété perturbent l'horloge biologique et le cycle veille-sommeil. Il se produit alors une fatigue diurne et un besoin accru de sommeil.

👉La dépression a un grand impact sur le sommeil. Des troubles comme l'insomnie ou l'hypersomnie surviennent généralement. Environ 80% des patients dépressifs rapportent des difficultés à trouver le sommeil malgré une grande fatigue. Les phases de sommeil profond sont raccourcies et celles de sommeil paradoxal allongées. À l'inverse, certaines personnes dépressives dorment de façon excessive pour fuir leur souffrance, on parle alors d'hypersomnie. La dépression perturbe aussi le rythme circadien et le processus homéostatique du sommeil. Les ruminations envahissantes empêchent la diminution des pulsions homéostatiques le soir, défavorisant l'endormissement. Cette association étroite entre dépression et troubles du sommeil nécessite une prise en charge globale, le traitement de l'insomnie pouvant améliorer les symptômes dépressifs.

Perturbations hormonales : des changements biochimiques 

Le stress et la tristesse perturbe l'équilibre des hormones dans le corps. C'est le cas du cortisol (l'hormone du stress). La dépression est associée à des déséquilibres de neurotransmetteurs comme la sérotonine, qui régule qui régule l'humeur et le sommeil. Ces perturbations affectent les cycles de sommeil et augmentent le besoin de dormir. Elles favorisent l'hypersomnie.

Protection psychologique :  mécanismes de défense

Le sommeil  agit comme une forme de bouclier psychologique. Il limite l'exposition continue à des stimuli émotionnels stressants et donne à l'esprit un répit temporaire.

👉Les mécanismes de défense sont des stratégies psychologiques inconscientes utilisées pour faire face à des situations conflictuelles et réduire l'anxiété. Ils ont été décrits par Sigmund Freud en 1894 comme des tactiques du "moi" pour gérer les demandes contradictoires du "ça" et du "surmoi". Parmi les principaux mécanismes, on trouve le déni, le refoulement, le déplacement, la sublimation, la régression et la projection. Bien que naturels et normaux, un recours trop fréquent à ces mécanismes peut conduire à des problèmes psychologiques comme l'anxiété, les phobies ou l'hystérie. Leur but ultime est de réguler les émotions douloureuses en modifiant les cognitions ou en agissant directement sur l'affect.  La compréhension de ses propres mécanismes de défense permet une meilleure connaissance de soi et une gestion plus adaptée de sa vie émotionnelle.

Le manque de motivation

La tristesse et le découragement réduit l'envie de faire des activités : le sommeil apparaît plus attrayant par défaut.


💥Bien que le sommeil puisse sembler réconfortant sur le moment, l'hypersomnie ne fait souvent qu'aggraver la détresse psychologique à long terme. L'hypersomnie ne résout pas les problèmes sous-jacents et peut même les aggraver en perturbant le fonctionnement quotidien. Une prise en charge thérapeutique est souvent nécessaire pour apprendre à gérer le stress et traiter l'hypersomnie. La consultation d'un professionnel de santé est impérative si ces symptômes persistent. Il mettra en place des stratégies pour mieux gérer les émotions et retrouver un cycle de sommeil équilibré, essentiel au bien-être mental et physique.💥 

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