Balthazar et le festival de l’Absurdie

 L’île organise un festival où le thème est l’absurde. Balthazar et ses amis décident de participer en présentant une pièce de théâtre qui parodie les problèmes sociaux de l’île. La pièce, pleine de quiproquos et de situations burlesques, devient un succès et fait réfléchir les spectateurs sur les véritables enjeux de la société. 

Le début de la révolte des cocotiers

Lorsque Balthazar apprend que l'île organise un "Festival de l'Absurdie", il ne peut s'empêcher de ricaner amèrement. "Ma vie entière est un festival de l'absurde," murmure-t-il à ses poissons rouges, seuls confidents de sa dépression chronique.

Pourtant, poussé par ses amis du groupe de thérapie, il accepte de participer. Après tout, qui mieux qu'un dépressif chronique pour comprendre l'absurdité de l'existence ?

Balthazar et sa joyeuse bande de marginaux se lancent dans l'écriture d'une pièce intitulée "Le jour où les cocotiers votèrent". L'histoire ? Une satire mordante de la politique locale où les arbres, las de voir les humains faire n'importe quoi, décident de prendre le pouvoir.

Les répétitions sont un chaos organisé :

  • Amira, l'agoraphobe, joue un cocotier fermé au monde extérieur, communiquant uniquement par noix de coco codées.
  • Raj, le narcoleptique, incarne un politicien corrompu qui s'endort systématiquement au milieu de ses discours (ce qui, étrangement, augmente sa popularité).
  • Zoé, avec son TOC, joue une fonctionnaire obsédée par l'alignement parfait des palmiers.
  • Léon, toujours persuadé d'être Bruce Lee, est un expert en arts martiaux engagé pour protéger les cocotiers des "voleurs de sève".


Balthazar, dans un élan d'autodérision, se donne le rôle du "Dépresseur Général", un personnage qui voit tout en noir mais dont les prédictions pessimistes finissent par sauver l'île d'une catastrophe écologique.

Le jour de la représentation arrive. Le décor, fait de carton-pâte et de vraies plantes (courtoisie de Léon qui les a "empruntées" au jardin botanique), menace de s'effondrer à tout moment.

La pièce commence et c'est un enchainement de situations absurdes :

  • Les cocotiers manifestent avec des pancartes illisibles (Amira ayant écrit à l'envers par peur de faire face au public).
  • Le discours soporifique de Raj endort réellement une partie du public, créant une scène de ronflement collectif.
  • Zoé réarrange obsessivement les accessoires entre chaque scène, rallongeant la pièce de 30 minutes.
  • Les combats chorégraphiés de Léon contre des "voleurs de sève" invisibles font s'écrouler une partie du décor.

Étonnamment, le public est captivé. Les rires fusent, mais aussi des murmures de reconnaissance. Les spectateurs se voient dans ce miroir déformant et commencent à réfléchir sur les véritables problèmes de l'île.

Le clou du spectacle arrive quand Balthazar, dans son rôle du Dépresseur Général, délivre un monologue poignant sur la beauté cachée de l'île et le potentiel inexploité de ses habitants. Son discours, mêlant humour noir et espoir inattendu, touche profondément le public.

À la fin de la représentation, le silence règne un instant, puis les applaudissements éclatent. La troupe improbable de Balthazar reçoit une standing ovation.

Dans les jours qui suivent, la pièce devient le sujet de toutes les conversations. Les gens commencent à questionner certaines pratiques politiques, à s'intéresser davantage à l'écologie, et même à regarder les cocotiers d'un œil nouveau.

Pour Balthazar, cette expérience est transformatrice. Bien que sa dépression ne disparaisse pas miraculeusement, il réalise que son regard "absurde" sur le monde peut être une force. Il a réussi à faire rire, réfléchir et peut-être même à initier un changement.

Le festival se termine avec la promesse d'en faire un événement annuel. Balthazar et ses amis sont déjà en train de réfléchir à leur prochaine création, peut-être une comédie musicale sur les aventures d'un poisson volant dépressif rêvant de devenir un oiseau.

Pour la première fois depuis longtemps, Balthazar se surprend à attendre l'avenir avec une pointe d'impatience. Après tout, dans un monde absurde, qui sait quelles opportunités le lendemain peut apporter ?

Une partie du décor s'effondre

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