Balthazar et l'évasion théâtrale

 Résumé : Balthazar découvre que l'ancien théâtre de l'île, autrefois un lieu de rassemblement culturel, est sur le point d'être démoli pour faire place à un centre commercial. Il décide de monter une pièce de théâtre avec des habitants de tous horizons pour sauver le bâtiment. La préparation de la pièce est pleine de rebondissements comiques, et le spectacle final devient un acte de résistance joyeux et émouvant.

Balthazar, flânant dans les rues de l'île, tombe sur une affiche annonçant la démolition prochaine du vieux théâtre "Le Mirage". Il murmure, sarcastique : "Génial, encore un centre commercial. Parce que ce dont notre île a vraiment besoin, c'est d'un quinzième magasin de tongs en plastique."


Pris d'une inspiration soudaine, Balthazar décide de monter une pièce de théâtre pour sauver le bâtiment. Il placarde des affiches partout : "Recherche acteurs amateurs pour sauver Le Mirage. Expérience non requise, sens de l'absurde apprécié."


  1. Les auditions attirent une foule éclectique. Mme Dubois, la boulangère, insiste pour jouer Lady Macbeth... avec un accent créole. "Out, damned spot! Ouh, satané tache!" Balthazar note : "Shakespeare se retourne dans sa tombe, mais au moins il le fait en rythme."
  2. Balthazar choisit de monter "Les Misérables", mais en version insulaire. Jean Valjean devient Jean-Coco, un vendeur de noix de coco poursuivi pour avoir volé un ananas. Lors des répétitions, la barricade est construite avec des transats et des bouées gonflables.
  3. Le maire, opposé au projet, coupe l'électricité du théâtre. Balthazar improvise un système d'éclairage avec des lampes de poche et des guirlandes de Noël. "Voilà," annonce-t-il, "maintenant notre révolution a l'air d'une fête de Noël en plein été. Parfait pour déstabiliser l'ennemi."
  4. Les costumes, conçus par Tante Yvette, passionnée de crochet, sont un mélange improbable de laine et de feuilles de bananier. "Au moins," soupire Balthazar, "si la pièce est un flop, on pourra toujours se reconvertir en installation d'art contemporain."
  5. Lors de la générale, le décor principal s'effondre. Balthazar, imperturbable, déclare : "Mesdames et messieurs, voici une représentation interactive des conditions de vie dans le Paris du 19ème siècle. Attention où vous mettez les pieds, l'authenticité est partout."
  6. La veille de la première, la moitié de la troupe attrape une indigestion due à un punch expérimental. Balthazar réécrit frénétiquement le script, transformant l'épidémie de choléra en "La Grande Rébellion Intestinale de 1832".


Le soir de la première, le théâtre est plein à craquer. Au moment crucial où Jean-Coco doit soulever l'ananas (symbolisant le chandelier), le fruit pourri explose, aspergeant les premiers rangs. Contre toute attente, le public éclate de rire et applaudit à tout rompre, voyant dans cet accident une métaphore de la corruption qui menace l'île.


La pièce devient un succès viral. Des vidéos de "l'incident de l'ananas" font le tour des réseaux sociaux, attirant l'attention nationale sur la situation du théâtre.


Face à la pression médiatique et populaire, le maire annule le projet de démolition. "Le Mirage" est classé monument historique et rénové pour devenir un centre culturel communautaire.

Balthazar, propulsé héros local malgré lui, est nommé directeur artistique du théâtre. Il lance une série de spectacles mêlant classics revisités et créations locales, tous avec une touche d'absurde et d'engagement social.

Sa prochaine production ? "Théâtre ou Centre Commercial : Telle est la Question", une comédie musicale satirique sur la bataille pour sauver le théâtre, avec un chœur de tongs chantantes.

Réfléchissant à cette aventure, Balthazar note dans son journal : "Il semblerait que pour sauver un théâtre, il faille parfois massacrer quelques classiques... et un ananas innocent. Mais si l'art ne dérange pas un peu, fait-il vraiment son travail ?"

Il conclut en planifiant la saison à venir : "L'important n'est pas la perfection, mais la passion et la participation. Après tout, dans le théâtre comme dans la vie, les meilleurs moments sont souvent ceux qui ne sont pas dans le script."

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