La dernière note

Synopsis : Balthazar trouve une vieille guitare appartenant à son père décédé. En tentant de rejouer une chanson que son père lui avait apprise, il est submergé par des souvenirs et des émotions conflictuelles.

 Balthazar se tient dans le grenier poussiéreux de sa maison familiale, une vieille guitare entre les mains. L'instrument, autrefois chéri par son père décédé, est resté silencieux pendant des années. Les doigts de Balthazar effleurent les cordes avec hésitation, comme s'il craignait de réveiller les fantômes du passé.

En descendant l'escalier du grenier, Balthazar trébuche. La guitare heurte le sol, produisant une note dissonante qui résonne dans toute la maison. Ce son inattendu déclenche en lui un flot de souvenirs longtemps refoulés.

1. Balthazar s'installe dans le salon, la guitare sur les genoux. Il essaie de se rappeler la chanson que son père lui avait apprise enfant. Ses doigts maladroits sur les cordes produisent des sons discordants, reflétant son tumulte intérieur.
2. Un souvenir surgit : son père, souriant, lui montrant patiemment comment placer ses doigts sur le manche. La douceur de ce moment contraste douloureusement avec les souvenirs plus sombres des dernières années de son père.
3. Frustré par son incapacité à jouer correctement, Balthazar jette presque la guitare. Au dernier moment, il se ravise, se souvenant de la colère de son père lors d'une dispute. Cette réminiscence le pousse à explorer ses sentiments conflictuels envers son père.
4. Il tente à nouveau de jouer, cette fois en fermant les yeux. Les notes maladroites évoquent un souvenir de son père, ivre, jouant cette même mélodie lors d'une nuit particulièrement difficile. Balthazar est submergé par un mélange de pitié et de ressentiment.
5. Dans un moment de rage, Balthazar gratte violemment les cordes, produisant un son strident. Ce geste libère une vague d'émotions refoulées. Il commence à pleurer, tenant la guitare comme s'il étreignait son père.
6. Épuisé mais incapable de lâcher l'instrument, Balthazar commence à murmurer des paroles improvisées. Les mots, d'abord incohérents, commencent à former une mélodie simple mais poignante sur sa relation complexe avec son père.

Au cœur de la nuit, Balthazar atteint un point culminant émotionnel. Dans un moment de clarté douloureuse, il réalise que sa colère et sa tristesse envers son père sont entremêlées d'amour et de regrets. Cette prise de conscience se traduit par une explosion de créativité musicale. Il joue frénétiquement, mêlant la mélodie originelle de son père à ses propres accords, créant quelque chose de nouveau et de profondément personnel.

Alors que l'aube pointe, Balthazar, épuisé mais apaisé, termine d'écrire une nouvelle chanson. Cette composition, née de sa nuit de lutte émotionnelle, capture la complexité de ses sentiments envers son père - l'amour, la colère, le regret et finalement, l'acceptation.

Le soleil se lève, baignant le salon d'une lumière dorée. Balthazar, les yeux rougis mais brillants d'une nouvelle compréhension, joue doucement sa nouvelle composition. La mélodie, à la fois mélancolique et porteuse d'espoir, remplit la pièce.

Il réalise que cette chanson est plus qu'un simple hommage à son père ; c'est une exploration de leur relation complexe et de son propre cheminement à travers le deuil et le pardon. La guitare, autrefois un rappel douloureux du passé, est devenue un outil de guérison et d'expression.

Balthazar décide de continuer à jouer et à composer. Il envisage même d'enregistrer cette chanson, peut-être comme partie d'un album concept sur le deuil et la réconciliation. Cette idée lui donne un nouveau sens et une direction dans sa vie créative.

Avant de ranger la guitare, Balthazar remarque une petite inscription à l'intérieur, presque effacée par le temps : "À mon fils, pour que tu trouves ta propre mélodie". Ces mots, qu'il n'avait jamais remarqués auparavant, prennent maintenant un sens profond. Il comprend que son père, malgré ses défauts, voulait qu'il trouve sa propre voie.

Balthazar place soigneusement la guitare sur un support dans son bureau, un rappel visible de cette nuit transformatrice et un symbole de son engagement renouvelé envers sa musique et son processus de guérison. Il s'assoit à son bureau et commence à écrire, transformant son expérience en mots, mêlant prose et paroles de chansons, sentant qu'il a trouvé une nouvelle voix pour exprimer sa douleur et son espoir.