Comment parler de santé mentale en famille ?

 Un guide pour les proches qui veulent aider sans blesser.

Homme asiatique dans la quarantaine assis dehors avec un proche, en pleine conversation bienveillante, ambiance chaleureuse.
Un moment de calme partagé entre deux frères, dans la lumière dorée d’un après-midi de quartier


« Tu sais, je vais mal… »
Si cette phrase vous a déjà pris de court, cet article est pour vous.


Parler de santé mentale en famille, c’est souvent naviguer dans un champ miné : peur de dire la mauvaise chose, malaise face à ce qu’on ne comprend pas, sentiment d’impuissance. Et pourtant, le silence, lui, peut faire encore plus de dégâts. Lorsqu’un proche vit avec un trouble psychique, les mots deviennent soit un pont, soit un mur.

On aimerait aider… mais on ne sait pas comment.
On a peur de brusquer… alors on évite.
Et pendant ce temps, la personne vit son combat… parfois seule.


Ce guide n’est ni une liste de phrases magiques ni un cours de psychologie. C’est un point d’ancrage : des repères concrets, des pistes pour (re)trouver le lien, et des mots pour ouvrir le dialogue sans le casser.

Pourquoi c’est si difficile d’en parler ?

Quand l’amour ne suffit pas

Même animé des meilleures intentions, on peut blesser. Dire « tu devrais sortir un peu » ou « pense à autre chose » semble bienveillant, mais peut être perçu comme une négation de la souffrance vécue.

Une peur de l’invisible

Contrairement à une jambe cassée ou une fièvre, un trouble psychique ne se voit pas. Cela déstabilise. Et ce qui déstabilise… on le tait. Résultat : isolement renforcé.

Comprendre avant de vouloir convaincre

Écouter sans vouloir réparer

Le rôle d’un proche n’est pas de « guérir », mais d’écouter sans juger. La personne n’a pas besoin de solutions toutes faites. Elle a besoin de sentir qu’elle n’est pas seule.

À dire plutôt que :

  • « Il faut que tu te reprennes. »

  • « Je suis là si tu veux en parler. Je t’écoute, même si je ne comprends pas tout. »

Prendre au sérieux sans dramatiser

Valoriser les petits pas, reconnaître les efforts, même invisibles. Une personne vivant avec un trouble a souvent une estime d’elle-même fragilisée. Chaque marque de reconnaissance compte.

Des outils concrets pour parler avec justesse

📋 Ma check-list avant d’ouvrir le dialogue

  1. Est-ce un moment propice ? (calme, pas de distractions, pas dans l’urgence)

  2. Suis-je prêt à entendre sans corriger ?

  3. Est-ce que je parle avec la personne et non sur elle ?

  4. Puis-je accepter qu’elle n’ait pas envie de parler maintenant ?

💬 Script pour entamer la conversation

« J’ai remarqué que tu sembles traverser une période difficile. Je ne veux pas être intrusif, mais sache que je suis là, sans pression. »

« Je ne comprends peut-être pas ce que tu vis, mais je veux apprendre. Tu veux m’expliquer un peu ? »

« Si tu veux qu’on en parle ou qu’on fasse quelque chose ensemble, je suis partant. »

Ce qu’il faut éviter à tout prix

🛑 Les phrases qui ferment

  • « C’est dans ta tête. »

  • « Allez, fais un effort ! »

  • « Tu as tout pour être heureux pourtant. »

Ces phrases, même prononcées sans malveillance, invalident la réalité intérieure de la personne. Elles aggravent l’isolement et la culpabilité.

Et si la personne refuse d’en parler ?

Respecter son rythme

Le silence n’est pas toujours un rejet. C’est parfois une protection. Offrez la présence sans insister. Continuez à montrer que votre porte est ouverte.

Rester une présence stable

Envoyer un message, proposer une balade, partager un repas : autant de gestes simples qui rappellent à la personne qu’elle compte, même quand elle se sent inutile ou incomprise.

La seule chose à retenir si vous n’avez lu que cette partie

Ce que vous dites n’a pas besoin d’être parfait. Ce qui compte, c’est que ce soit sincère, respectueux, et disponible.

Et vous ?

Quelle est la phrase que vous auriez aimé entendre quand vous alliez mal ?
Partagez-la en commentaire, elle pourrait éclairer quelqu’un d’autre.

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